À Bidart, Solikend démocratise les « nuits solidaires » pour soutenir des associations - Premium

Commercialiser des « nuitées solidaires » dans des hôtels, dont l’entièreté du paiement est reversé à des associations. Impossible ? Pas vraiment, puisque c’est la mission de la jeune pousse Solikend. Installé à Bidart, son fondateur Yoann Magnin est parti d’un banal constat : tous les hôtels ne sont pas complets en basse saison. Alors en 2019, il crée une plateforme solidaire pour commercialiser ces chambres vacantes. Le principe est simple, chaque établissement indique les dates auxquelles il souhaite proposer une nuit solidaire - dans la limite d’une chambre par jour. Ensuite, les clients réservent via la plateforme, et choisissent l’association qu’ils souhaitent soutenir parmi les 42 partenaires de Solikend. Certaines d’envergure nationale, comme Médecins du monde ou Reporters sans frontières, et d’autres plus locales. « 100% du paiement est reversé à l’association, insiste Yoann Magnin. Pour les hôtels, cela entre dans leur démarche RSE, et valorise leur image de marque. C’est quelque chose de très apprécié par leurs salariés, et les hôtels imposables peuvent bénéficier d’une déduction fiscale. » Si les débuts de Solikend ont été compromis par le Covid, la startup a réellement commencé à prendre son envol en 2022. Aujourd’hui, elle s’appuie sur 235 hôtels partenaires en France, et couvre progressivement le territoire. Près de 5.900 nuits solidaires ont ainsi été réservées via la plateforme, pour un montant global versé aux associations de 854.000 euros.Objectif : 300 hôtels partenairesPour se rémunérer, et assurer un modèle économique pérenne, Solikend s’appuie sur deux de ses parties prenantes. « Les clients laissent une contribution obligatoire lorsqu’ils réservent, entre 5 et 25% du montant total. Les associations ont un petit abonnement annuel. Seuls les hôtels participent de manière volontaire et facultative, car ils sont déjà engagés avec la nuit solidaire. À peu près un sur deux contribue », décortique Yoann Magnin. Si le dirigeant ne communique pas son chiffre d’affaires, « pas encore très significatif », il assure que sa startup est déjà rentable. « On a survécu durant le Covid avec les aides et des subventions, à la fin de cette période on était obligé d’être rentable, sinon on ne pouvait pas survivre », commente notre interlocuteur. Qui ajoute ne pas prévoir d’ouverture de capital, même si la question d’une levée de fonds ouverte au grand public pourra se poser, « à un moment ». Mais avant cette possible étape, l’entrepreneur entend consolider l’activité de la plateforme. Objectif 2024 : compter 300 hôtels partenaires, et bien sûr, compter plus d’associations et de nuits vendues. « Il y a quelques villes qui sont très demandées et dans lesquelles il nous manque des hôtels, comme Lille ou Toulouse. Bizarrement, ces villes nous résistent, plaisante Yoann Magnin. À Lille par exemple, je pense qu’il y a un excellent taux de remplissage pour les hôtels, qui ont donc d’autres préoccupations. » En attendant, certains hôtels partenaires voient des clients de nuits solidaires revenir via une réservation classique, de quoi générer de l’activité, et convertir de nouveaux clients. SolikendFondée en 2019 Basée à BidartCA : n. c.