La CSRD, un enjeu immédiat pour les petites et moyennes entreprises

Dix thématiques regroupent plus de 1.000 indicateurs dans la CSRD. Photo d'illustration : Adobe Stock
Alors que la directive européenne CSRD, sur le reporting extra-financier, s’applique aux grandes entreprises, les plus petites sociétés peuvent d’ores et déjà l’anticiper.
Un mois après les déclarations du commissaire européen Stéphane Séjourné, qui a annoncé vouloir « la suppression du reporting » de la CSRD, la directive européenne continue de faire parler. Et pour cause, elle entre progressivement en vigueur pour les grandes entreprises cotées et les institutions financières depuis ce début d’année, à partir de l'exercice 2024. « Elle émane du “Green Deal” [ndlr, le Pacte vert européen, qui vise la neutralité carbone d’ici 2050], et doit réorienter la finance vers des projets de développement durable », rappelle Jordane Mayé, associée-dirigeante du cabinet d’expertise-comptable Crowe Dupouy. Pour atteindre cet objectif, les financeurs doivent connaître précisément les engagements des sociétés qu’ils accompagnent. Et de préférence, disposer d’un référentiel commun. « D’où la CSRD, reprend Jordane Mayé, qui oblige les entreprises à rapporter leurs données. »
Ce fameux « reporting » est constitué de plus de 1.000 indicateurs, répartis sur dix thématiques. Et à terme, les PME, petites et moyennes entreprises, devront s’y soumettre. « Plus on va avancer dans le temps, plus elles devront donner les preuves de leur engagement sous peine de perdre des marchés », analyse Jordane Mayé. Pour que ces dernières puissent anticiper ces mutations, une norme a été publiée en décembre dernier, sous l’acronyme VSME : elle vise à structurer le reporting durable des PME volontaires. Une sorte de « mini-CSRD, avec beaucoup moins d’indicateurs, qui permet aux entreprises de répondre plus facilement à leurs donneurs d’ordres et clients », souligne notre interlocutrice. Pour qui il pourrait être envisageable d’alléger la CSRD et notamment le nombre d’indicateurs par thématique, sans parler de supprimer intégralement le reporting. « Les grands groupes y ont passé du temps, je ne suis pas certaine que ce soit leur demande. C’est bien d’avoir un cadre, mais il peut être affiné ! On voit bien que la norme volontaire VSME est beaucoup plus légère », conclut Jordane Mayé.