Nouvelle-Aquitaine : quelles sont les attentes des salariés ?
Quatre répondants sur dix considèrent que leur travail a de moins en moins de sens. Photo d'illustration : Adobe Stock
Si la majeure partie des salariés interrogés déclarent qu’il fait bon vivre dans leur entreprise, six sur dix seulement pensent que cette dernière est attentive à leur santé… et quatre sur dix trouvent de moins en moins de sens dans leur travail. Un constat dressé par Harmonie Mutuelle, accompagnée par le Medef Nouvelle-Aquitaine, dans son observatoire intitulé « état d’esprit et attentes des salariés ».
Comment se sentent les salariés de Nouvelle-Aquitaine, et quelles sont leurs attentes professionnelles ? À ces questions, la direction régionale d’Harmonie Mutuelle a tenté de répondre et présente aujourd’hui les résultats de son observatoire*. Premier constat encourageant : quatre salariés interrogés sur cinq considèrent qu’il fait bon vivre dans leur entreprise. « Ce score est tiré par le haut les ouvriers, qui sont 88% à penser cela, détaille Magali Blanchet, directrice régionale d’Harmonie Mutuelle. Tandis que chez les professions intermédiaires, on est à 70%. » Un résultat à nuancer, complète le président du Medef Nouvelle-Aquitaine François Perrin, « car l’industrie a beaucoup de mal à recruter, donc les entreprises font très attention à leurs salariés ».
La santé, un sujet majeur pour les salariés...
L’observatoire souligne l’importance, pour la majeure partie des salariés (88%), que leur employeur prenne en compte et en considération leur santé, physique comme mentale. Et pour deux tiers des répondants, le travail a un impact négatif sur ces dernières, et les trois principales sources de stress sont la charge de travail, la pression sur les délais et la relation avec la ligne hiérarchique. « Seulement 58% des salariés considèrent que leur entreprise est attentive à leur santé », note l’observatoire. Un score inférieur de points par rapport à l’échelle nationale, contextualise Magali Blanchet, qui poursuit : « La santé mentale est un vrai sujet. Parmi les arrêts de travail, en France, ceux liés au mental représentent entre 20 et 40%. » François Perrin va plus loin : « Ces situations de mal-être sont des causes importantes de changement d’entreprise, et ces dernières doivent s’emparer du sujet pour limiter les démissions. Cela signifie, mettre en place des cellules d’écoute, permettre à ses salariés de s’exprimer s’ils ne sont pas bien. »
Crédits : Harmonie Mutuelle
Autre sujet mis en lumière par l’observatoire : la nécessité pour l’entreprise d’accompagner des moments de vie ou situations particulières de ses collaborateurs. Ainsi, un salarié interrogé sur trois se déclare en situation d’aidance, de maladie chronique ou de handicap. « Sept sur dix en ont parlé à leur entreprise, et 56% d’entre eux, seulement, se sentent accompagnés », relève Magali Blanchet. Qui n’oublie pas les familles monoparentales (majoritairement une mère élevant seule ses enfants) : la moitié des répondants se sont sentis trop stressés et sur le point de craquer ces derniers mois, soit 13% de plus que pour l’ensemble des interrogés.
...tout comme la responsabilité des entreprises
Près de neuf salariés sur dix, en Nouvelle-Aquitaine, estiment qu’il est « important que leur entreprise et parties prenantes soient engagées pour un impact environnemental positif ». Une proportion supérieure de trois points à la moyenne nationale, qui va de pair avec un autre enseignement : 75% des interrogés pensent que leur employeur a déjà un impact environnemental positif. « Ces scores sont encore plus élevés chez la “Gen Z”, c’est-à-dire chez les moins de 25 ans », illustre Magali Blanchet. François Perrin complète : « C'est la génération qui regarde le plus si les valeurs de l’entreprise sont alignées avec ses critères. Et si ça ne correspond pas, ils cherchent ailleurs. Donc logiquement, s’ils sont en poste c’est qu’ils ont l’impression que leur entreprise est vertueuse. »
☞ quatre répondants sur dix considèrent que leur travail a de moins en moins de sens.
Crédits : Harmonie Mutuelle
L'équilibre vie pro - vie perso
Si la majorité des interrogés se disent satisfaits de leur équilibre entre vie professionnelle et personnelle, la moitié souhaite ralentir le rythme de travail, et 71% seraient prêts à mettre leur travail en second plan. « Une tendance accentuée au sein des professions intermédiaires, dans les organisations de plus de 251 salariés, et auprès des 35-44 ans », précise l’observatoire. Ainsi, près de la moitié des répondants déclarent avoir remis en question leur poste actuel. « C’est la fin du modèle unique qui faisait que l’on entrant dans une entreprise à 20 ans, et qu’on la quittait à la retraite avec une médaille du travail, insiste François Perrin. Aujourd’hui, les nouvelles générations ne se projettent plus dans un parcours unique, car elles ont envie de faire autre chose. Cela pose pour les entreprises des questions d’accompagnement, de formation et d’autorisation de certains projets. Par exemple, les entreprises se rendent compte des avantages que des cadres montent des spin-offs de leurs activités et les dirigent. »
Crédits : Harmonie Mutuelle
* Observatoire réalisé par l'institut de sondage Lead Opinion du 5 au 9 février 2024 auprès de 747 répondants âgés de 15 à 65 ans, provenant de secteurs d'activité et de taille d'entreprise divers.