My Infinity, l’art de retenir les talents

Aujourd'hui, My Infinity emploie 28 collaborateurs. Crédit : My Infinity
En quête de sens et d’équilibre avec leur vie personnelle, les jeunes salariés affichent de nouvelles aspirations au travail. Pour attirer, et surtout conserver les talents, le spécialiste du e-commerce santé My Infinity saupoudre son management de diverses actions. Éclairage avec son dirigeant et fondateur, Quentin Benchetrit.
En visitant les locaux de My Infinity à Saint-Vincent-de-Tyrosse, on observe nombre d’aménagements peu communs dans la plupart des entreprises. Un baby-foot, une salle de sieste, un canapé, un filet de catamaran suspendu… Autant d’accessoires qui peuvent sembler gadget mais qui ne le sont pas vraiment aux yeux de Quentin Benchetrit. « C’est sûr, le baby-foot, c’est un peu le cliché des startups françaises qui veulent faire comme dans la Silicon Valley », concède le patron de l’entreprise créée en 2014. Pour autant, cet ensemble participe d’un confort que les salariés apprécient réellement.
« Il n’y a pas un midi sans que la salle de sieste ne soit utilisée ». Déjà instauré dans les anciens locaux de Seignosse, cet espace de repos allongé a été plébiscité par les collaborateurs lors du projet de déménagement à Tyrosse. Efficace pour la concentration, ce repos propose au sein même de l’entreprise un espace distinct, un cocon pour se régénérer au calme.
Instaurer des moments de cohésion
Car avec la nouvelle génération, le rapport au travail a changé. Parmi les critères déterminants des salariés, on compte désormais l’équilibre entre vie personnelle et professionnelle, la flexibilité des horaires ainsi que la bonne ambiance ou le cadre de travail. Ses aspirations ont bien été captées par le chef d’entreprise. « Il ne s’agit pas juste de mettre un baby-foot, le plus important c’est l’état d’esprit que l’on va insuffler ».
Pour s’assurer d’une bonne ambiance dans l’entreprise, deux salariées ont été désignées « happy manager ». Elles sont notamment en charge de l’organisation d’un afterwork par mois, dans des lieux divers: un bowling, un karaoké, pour une initiation au golf… Autre ingrédient mis en place; une pause générale obligatoire de 10h45 à 11h. « C’est un moment de cohésion d’équipe, tout le monde se retrouve au même moment, au même endroit, même ceux qui ne travaillent jamais ensemble ». L’instant permet à chacun de déconnecter de son poste de travail et constitue aussi l’occasion idéale pour faire passer des messages. « On en profite parfois pour faire des annonces, pour présenter une nouvelle recrue, ou encore fêter un anniversaire ».
Dialoguer, sans tabou
Plus que la forme avec la décoration et l’aménagement parfois ludique, le fond réside avant tout sur la communication avec les équipes. « La clé, c’est être à l’écoute », considère le trentenaire. Des temps d’échange nécessaires pour prendre le pouls du groupe. « Beaucoup de chefs d’entreprise disent qu’ils sont là mais que personne ne leur dit rien, ce qu’il faut c’est poser de vraies questions ouvertes auxquelles le salarié se sent libre de répondre ce qu’il pense réellement », décrypte le jeune patron. Être attentif aux signaux, voilà peut-être le secret d’un groupe bien géré et de situations de crises avortées. Pour détecter les difficultés des uns et des autres, My Infinity organise régulièrement des « séances bateau ». Munis de post-it de différentes couleurs, chaque collaborateur inscrit sur le papier les problèmes qu’il rencontre. « Ils écrivent ce qu’ils pensent en quelques mots, de façon anonyme, ils aiment cet exercice qui permet de faire un check-up santé de la boîte », estime Quentin Benchetrit.
Sa société de 28 employés reste encore à taille humaine et facilite les moments de dialogue, tant de façon formelle (en entretien) qu’informelle. « Je déjeune avec les employés tous les midis, jamais à la même heure pour ne pas croiser les mêmes personnes. Lors de cette pause médiane, je m’intéresse à eux, à ce qu’ils font durant le week-end, à leur vie, leurs problématiques, leurs ambitions ». Sur ce dernier point, le patron ne souhaite pas de tabou. Si le collaborateur a un plan de carrière déterminé, il s’agit de l’accompagner pour réaliser ses objectifs. Les choses sont claires et le deal conclu entre les deux parties. « Si un salarié me dit qu’il se donne deux ans chez nous pour intégrer une plus grosse structure ensuite, je suis ravi de l’accompagner dans son ambition et on voit ensemble ce que l’entreprise peut lui apporter pour y parvenir ». De même, si le collaborateur envisage de créer sa société pour tenter l’aventure entrepreneuriale. « On sera ravi de l’accompagner dans son projet et même éventuellement de s’associer avec lui si cela fait sens ».
My Infinity
Fondée en 2014
Siège : Saint-Vincent-de-Tyrosse
Effectif : 28
C.A : NC