Le Barreau de Bordeaux veut montrer davantage son soutien aux entreprises - Premium

C’est avec deux petits mois d’avance que le Barreau de Bordeaux a fait sa rentrée, ce vendredi 5 juillet. « La situation n’est pas tout à fait la même que d’habitude, nous sommes dans un contexte sociétal, politique particulier », a d’abord rappelé Caroline Laveissière, Bâtonnier du Barreau de Bordeaux. « Ce soir, nous allons marquer notre attachement à l’état de droit, à la défense des droits et libertés, avant même de parler de nos projets », a-t-elle affirmé à la presse, quelques heures avant la soirée de rentrée, qui s’est tenue au Hangar 14.Pourtant, des projets, les avocats bordelais n’en manquent pas. Au-delà des dispositifs d’accès aux droits sur lesquels ils s’engagent depuis des années, et des différents événements tournés « vers la Cité », c’est auprès du monde des entreprises que le Barreau bordelais entend renforcer sa présence. « Nous sommes partis du constat qu’il y a un besoin constant des entreprises à diversifier leur accompagnement. Il y a les experts-comptables, mais les avocats aussi peuvent être présents en amont, et dans l’accompagnement quotidien des sociétés », a ainsi affirmé le vice-bâtonnier Jérôme Delas. Qui rappelle que le Barreau tient déjà une permanence, via son institut du droit social, au sein de la CCI Bordeaux Gironde. « Nous travaillons ardemment sur la création de formats un peu différents, très souples ou plus institutionnels, qui ont vocation à accompagner les chefs d’entreprise dans la prévention des difficultés », a avancé Jérôme Delas. Et d’aborder une future coopération avec la COBAS, la Communauté d'agglomération bassin d’Arcachon Sud, pour proposer des permanences aux sociétés du territoire.Le Barreau de Bordeaux compte 2.078 avocats (5e en France en nombre de professionnels), dont la moyenne d'âge est de 43 ans. 64% sont des femmes « ce qui est en fait un Barreau très féminin, plus que la moyenne nationale », a précisé Caroline Laveissière. 50% des avocats ont moins de dix années à la barre, et le Barreau est deuxième de France hors-Île-de-France en matière d'attractivité. S'inscrire dans une dimension européenneÀ Bordeaux, c’est une manifestation inédite qui devrait avoir lieu en juin 2025. Son nom : « Bordeaux place de droit ». « Il s’agit de créer un grand événement pour montrer ce qu’est le droit, et pour faire savoir que Bordeaux est une place tout aussi importante que d’autres grandes villes de province, a dévoilé Caroline Laveissière. Pour montrer le savoir-faire de nos avocats dans tous les domaines d’activité, puisque tous sont représentés dans notre Barreau. » Ouverte au grand public, mais avec un prisme économique important à destination des entreprises, la manifestation abordera des sujets de contentieux émergents de grandes questions, comme l’intelligence artificielle. « Non seulement pour accompagner les cabinets d’avocats sur la prise en compte de l’IA, et la révolution qu’elle apporte, mais aussi pour mener des réflexions avec les juridictions locales pour savoir où nous en sommes dans chaque silo, où en est la Cour de cassation, le Conseil d’État », a illustré notre interlocutrice.De quoi placer un peu plus le Barreau de Bordeaux sur la carte de France des territoires attractifs, mais aussi le faire rayonner à une échelle un peu plus large : l’Europe. Car le Barreau, dans son soutien aux entreprises girondines, entend bien les aider à y voir plus clair au milieu des nombreux fonds de soutien qui émanent de l’Union Européenne. « Cela nous paraît indispensable, pour montrer ce que peut apporter l’Europe et comment les avocats bordelais ont la technicité pour accompagner les sociétés, avance ainsi le vice-bâtonnier. Il existe aujourd’hui une multitude de fonds, de possibilités et de dotations que l’on n’imagine même pas. » Un premier format avec la délégation de Barreaux de France s’est tenu le 21 juin dernier à Bordeaux, et sera amené à être reproduit.Le Barreau de Bordeaux à l’heure de la RSE « Les défis environnementaux et la RSE font partie des logiques qui sont tout de même assez anciennes, mais dont la profession se saisit tardivement. Le CCBE [ndlr, conseil des barreaux européens] avait impulsé un certain nombre d’initiatives pour faire en sorte que les avocats admettent que dans leurs comportements il puisse y avoir une empreinte carbone, un impact sur le climat, a présenté Jérôme Delas. Nous sommes des individus à la tête d’entreprises, et nous devons totalement appréhender les logiques de RSE. » Pour le vice-bâtonnier, au-delà de prendre en compte les impacts environnementaux et économiques, il s’agit de « concevoir qu’il puisse y avoir au sein du Barreau de Bordeaux, le développement d’entreprises à mission ou en tout cas d'entreprises qui sont conduites en essayant de donner davantage de sens que la simple création de valeur ». Ainsi parmi d’autres projets, le Barreau a récemment créé son fonds de dotation durant une nuit de la solidarité, pour rassembler des mécènes et soutenir des associations.