Après Tendances Editions, la semaine de quatre jours et demi se profile chez Global Gift - Premium

Acteur périgourdin du secteur de la carterie, la société Tendances Editions a fait évoluer l’organisation de son temps de travail. Une réflexion « née suite à la période du covid, où les gens ont été pas mal à la maison avec le télétravail, avaient plus de temps pour eux. Ils se recentraient et revenaient plus disponibles mentalement, physiquement et émotionnellement », analyse Sébastien Girard, fondateur et dirigeant de cette PME qui emploie une trentaine de personnes. Un autre constat vient créer un premier alignement des planètes : « le vendredi, il y a un ralentissement significatif, avec moins de commandes, moins de clients au téléphone ». L’entrepreneur y voit une opportunité et consulte ses troupes : « est-ce que les salariés sont prêts à venir plus tôt, à débaucher un quart d’heure plus tard, à prendre une pause déjeuner moins longue », pour faire en quatre jours et demi le même volume horaire qu’en cinq jours. « Je voulais améliorer la qualité du travail plutôt que la quantité, il fallait que les volumes et le service aux clients ne soient pas affectés. »Il propose un « contrat moral » à ses équipes : « si ça ne fonctionne pas, on revient en arrière », prévient-il. En septembre 2022, la bascule s’opère, en une fois pour l’ensemble des personnels. « Il fallait que tout le monde soit OK, ça n’était pas à la carte », se souvient Sébastien Girard, attentif à la coordination entre collaborateurs et conscient de l’importance de l’entente entre les différents services de sa société. « Une entreprise c’est une chaîne », aime-t-il à rappeler. Et de constater que les équipes jouent le jeu, que l’évolution crée de nouvelles fluidités. « Cette transformation a amené le service logistique à mieux se coordonner avec celui des achats, pour continuer à tenir les délais. Ça aurait pu nous désorganiser, ça a permis de mieux connecter les services. Et il y avait un côté challenge, l’envie de maintenir la qualité et de tenir les expéditions, avec la perspective de gagner du temps pour soi », avec ce vendredi après-midi « off ». Une disposition qui ne concerne néanmoins pas les membres du comité de direction. Là aussi, le dirigeant y voit un bénéfice : « on se retrouve moins sollicité et du coup la direction gagne en efficacité sur l’écriture du modèle ».Un temps mise à l’étude car pratiquée par d’autres structures, l’hypothèse de la semaine de quatre jours avait été assez rapidement écartée. « C’est propre à notre activité. Travailler le vendredi matin permet de traiter la préparation des commandes du jeudi et éviter leur accumulation, ainsi on n’a pas de décalages. » Pour autant, dans un secteur où l’activité peut connaître des pics et des creux saisonniers, la demi-journée libérée n’est pas sanctuarisée pour autant. « Noël, c’est 25% des volumes annuels. Nos salariés n’ont eu aucun problème à faire l’effort de revenir le vendredi après-midi, d’autant que c’était payé en heures supplémentaires. » Un nouveau cadre de travail adopté par les équipes en place et qui devient aussi un argument à l’embauche. « On a tous un problème de recrutement, on doit séduire les candidats, qui ne viennent pas que pour un salaire mais aussi un environnement de travail. Quand je recrute, à rétribution équivalente, la semaine de quatre jours et demi est un atout », se félicite Sébastien Girard.La confiance comme élément cléSur les six premiers mois, le dirigeant cherche à valider son modèle et à mesurer avantages et inconvénients. « Jusqu’en mai 2023, ça n’était pas simple à analyser, on n’était pas encore dans le factuel », se remémore-t-il encore. D’autant qu’il n’entend pas fliquer ses équipes, dont il attend en retour qu’elles ne filoutent pas. « C’est une condition sine qua non : il ne peut pas y avoir de tricheur. On a changé une personne qui ne jouait pas le jeu de ce modèle. C’est dur mais je l’assume », reconnaît-il. D’autant qu’en milieu d’année dernière, il reprend la société girondine Global Gift, une structure de taille similaire à celle de Tendances Editions et toujours organisée selon la classique semaine de cinq jours. « Cette différence a consolidé l’engagement au projet chez nous. » Le dirigeant entend opérer la même transformation dans cette deuxième société, même s’il est conscient que les contextes sont différents. « On part de loin chez Global Gift, ils travaillent encore à la pointeuse. Il y a des étapes à construire, dans la confiance réciproque. Si vous avez un doute, il ne faut pas le faire. » Avant d’opérer la même bascule, des évolutions préalables sont à mener. D’autant que jouer sur les contraintes horaires ne sera pas chose aisée : « le trafic routier sur la région bordelaise n’est pas le même que du côté de Boulazac. » Les horaires du personnel au dépôt Global Gift ont été adaptés aux problématiques de circulation sur la métropole girondine, ce qui réduit la marge de manœuvre du nouveau dirigeant. Lequel procède par petites touches, mène un travail de digitalisation pour supprimer l’historique pointeuse et créer les conditions de la confiance réciproque. « Ça valorise l’engagement des collaborateurs », estime-t-il. « On améliore les espaces de travail. Il y avait un réfectoire pour l’équipe logistique et un autre pour ceux dans les bureaux, on a réuni tout ça et on est en train de rapprocher les gens ». Encore la fluidité entre services. « Je crois beaucoup au modèle coopératif, qui responsabilise. Je le fais parce que j’ai envie de le faire, pas uniquement parce que j’ai les moyens de le faire. »

Après Tendances Editions, la semaine de quatre jours et demi se profile chez Global Gift - Premium

ESS : Comment Util'Eco valorise le matériel informatique usagé

En images : la 2e édition de Résolution, au Palais des Congrès de Bordeaux