Bordeaux City Tours mise sur la RSE et une croissance raisonnée - Premium

Les Bordelais les voient presque quotidiennement sillonner les artères les plus touristiques de la ville, transportant visiteurs et curieux dans leur carrosserie d’un rouge rutilant. Ces bus à impériale d’inspiration londonienne roulent pour une entreprise qui est, elle, bien du coin : Bordeaux City Tours. À sa tête, Odile Candessanche. « J’ai démarré en 2007 avec des petits bus cabriolets, se remémore-t-elle. De 2008 à 2011 j’avais aussi un petit train touristique sur Blaye, puis des activités sur Arcachon et Saint-Émilion. Depuis 2020, je suis exclusivement centrée sur Bordeaux avec un parc de sept véhicules. » Des bus plus ou moins récents, pas tous à impériale, dont elle devrait se séparer en partie d’ici l’année prochaine.Car le Covid-19 a laissé quelques traces chez cette entreprise. « À l’époque on s’est quasiment retrouvé sans aucune activité, se remémore la dirigeante. J’avais relancé en priorité les bus à impériale car ils étaient les plus demandés. Dans ce contexte, j’ai réutilisé les véhicules qui ne roulaient plus pour faire des navettes directes entre l’Office de tourisme de Bordeaux et le Bassin des Lumières. » Des liaisons assurées deux mois dans l’année et qui seront de nouveau proposées cet été, mais qui, à terme, sont vouées à disparaître. Car les attentes des touristes évolue. Les visites à bord des bus à impériale, aujourd’hui en circuit fermé (départ et retour à l’Office de tourisme, pas d’arrêt), sont moins appréciées qu’un autre concept : le « Hop on hop off », qui permet aux touristes via un billet unique, de monter et descendre du bus au plus près des lieux à visiter. « Cette évolution était prévue en avril 2020, et a été stoppée net. J’ai pour projet de la relancer en 2025 », affirme Odile Candessanche. Et de compléter : « Les navettes vers le Bassin des Lumières n’auront plus lieu d’être. Je me dis que c’est l’occasion de faire évoluer le modèle, de me séparer des véhicules les plus anciens et polluants pour ne garder que les bus à impériale. » Soit, trois véhicules, contre les sept actuels.Pas de « course au chiffre d'affaires »Odile Candessanche est aussi consciente que son activité ne retrouvera a priori pas la même dynamique qu’avant Covid. Ayant accueilli jusqu’à 116.000 passagers en 2017 (CA 1,2M€), l’affluence avait légèrement décru les années suivantes, pour descendre à 31.000 passages durant la pandémie. Depuis, le flot de touristes est revenu, pour se stabiliser à 80.000 personnes l’an passé (CA 975.000€). « L’idée est désormais de maintenir ce chiffre. De se dire qu’entre 70.000 et 80.000 passagers, ça va devenir la norme, affirme la dirigeante. Durant le Covid, les chefs d’entreprise ont pris cher, et je n’ai plus envie de travailler comme avant. Mon leitmotiv, c'est travailler moins, mais mieux. Cela signifie optimiser des choses, déployer une politique RSE, sans faire la course au chiffre d’affaires et aux passagers. » Cette démarche autour de la RSE, Bordeaux City Tours l’a entamée il y a trois ans. Montant investi entre 2022 et aujourd’hui : 46.000 euros, entre des coûts d’audits et de labellisation, la mise en accessibilité des bus et du site internet, ou encore le reconditionnement d’une partie des écouteurs jetables par l’ESAT de Mérignac. Prochaine démarche : passer au biocarburant, dès le 1er juillet prochain. Les bus rouleront au carburant HVO (huile végétale hydrotraitée), fabriqué à partir d’huiles végétales, résiduelles ou de déchets. Conséquence, selon des données de l’Ademe : une réduction de 82,5% des émissions de CO2. Soit, dans le détail, 10,8 grammes de CO2 par voyageur et par kilomètre, contre 62 actuellement. « J’adhère à la carte nationale Objectif CO2, dédiée aux transporteurs de marchandises et de voyageurs, reprend notre interlocutrice. Elle vise à accompagner les professionnels verts des transports plus vertueux, et à ce titre je suis obligée de renseigner plusieurs données. Donc je suis en capacité de mesurer précisément la consommation au kilomètre. » Ce choix a néanmoins un coût, que la dirigeante est prête à absorber : le HVO est 20% plus cher que le carburant actuel. En parallèle, Bordeaux City Tours ambitionne de décrocher le niveau 4 (le plus exigeant) du label RSE Engagé de l’AFNOR, d’ici l’année prochaine. L’entreprise a déjà atteint le niveau 3 en 2022. « Pour passer au niveau supérieur, il faut beaucoup plus travailler sur la prise en compte du dialogue avec les parties prenante, être sur la co-construction, le partage de la valeur, égrène Odile Candessanche. Surtout, ce que j’ai retenu de notre audit, c’est que nous devons beaucoup plus travailler sur l’essaimage. Comment faire en sorte que sur notre territoire, on donne envie aux autres entreprises d’enclencher des démarches RSE ? » En attendant de décrocher cette certification, la cheffe d’entreprise se prépare pour la haute saison. Et espère attirer, encore, de nombreux touristes… Si la météo est au rendez-vous ?Bordeaux City Tours SAS créée en 2007Basée au Haillan 7 ETP CA 2023 : 975.000€

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