Belle affluence au Palais Beaumont pour la Résolution d'octobre
Une table ronde était consacrée à la décarbonation. Photo Placéco.
Ce jeudi, le salon Résolution Béarn a connu sa deuxième édition au Palais Beaumont. Tables rondes, ateliers et remise des Trophées Résolution ont rythmé une matinée très dense en contenu et échanges.
400 visiteurs ont arpenté, ce jeudi, les allées de Résolution Béarn, le salon de la RSE porté par Placéco et le Medef Nouvelle-Aquitaine. Au programme, stands, ateliers, masterclass et plusieurs tables rondes couvrant des sujets allant de la gestion durable des ressources naturelles à la décarbonation en passant par la QVCT.
Parmi les échanges, l’une des tables rondes, intitulée « Transition énergétique des entreprises et territoires : est-il possible de décarboner tout en maîtrisant sa facture ? », a proposé un éclairage inhabituel sur cet enjeu. Interrogé sur l’aspect financier du choix de techniques et de matériaux bas-carbone dans la construction, Xavier Camlong, directeur territorial Pyrénées-Atlantiques du bailleur social Domofrance, rappelle un chiffre : en 2023, les études menées par sa société mettaient en évidence, pour la première fois, un prix de construction au mètre carré inférieur pour les projets bas-carbone à des bâtiments de conception plus classique. « On arrive maintenant à descendre de 1.800 euros le mètre carré à 1.200 », explique-t-il. Le résultat logique d’une approche privilégiant, d’une part, le réemploi le plus large possible, mais aussi des matériaux plus sobres et produits localement, qu’il s’agisse de la brique en terre crue agglomérée du groupe Daniel ou bien du béton bas-carbone du landais Materrup.
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Tout l’enjeu, remarque Xavier Camlong, étant de parvenir à faire passer à l’échelle industrielle ces matériaux et techniques, encore artisanaux. C’est d’ailleurs leur aspect artisanal, et très local, qui avait provoqué, après-guerre, leur disparition en faveur du tout-béton, plus uniforme, plus universel, et plus à même de répondre à des besoins sans cesse croissants en matière de logement.
Double injonction à la croissance et à la sobriété
Là se situe le nœud du problème pour la décarbonation de l’activité des entreprises, concluent les intervenants : celle-ci est inconcevable sans sobriété, et donc, sans une forme de contrainte sur la croissance de l’activité. Une double injonction fondamentalement contradictoire ? Pas nécessairement, relève Mehdi Guellil, dirigeant des cabinets de conseil en décarbonation Kerdos et Orygeen. « Les entreprises comptent mal en se concentrant sur la seule rentabilité à court terme des économies d'énergie », affirme-t-il. À cette approche, il propose de substituer un spectre « beaucoup plus grand » incluant « la disponibilité d’accès aux ressources » et les enjeux environnementaux à long terme… et de remplacer la notion de performance à court terme par celle de robustesse. La robustesse, souligne-t-il, permet de monter « un business model qui fait que je ne m'effondre pas quand ma fourniture de matière première s'effondrera », ou en cas de crise d'accès aux énergies. Xavier Camlong ne dit pas autre chose, quand il explique que lors de la conception d’un bâtiment, le coût de la construction doit être mis en balance avec celui de son exploitation et de son entretien, qui peut, s’il n’est pas pris en compte, retomber sur les locataires, « particulièrement vulnérables » dans le logement social.
Cette recherche de la robustesse implique de « recréer des activités locales », explique Mehdi Guellil. En d’autres termes, « aller parler à ses voisins », afin d’imaginer des synergies et des modes de fonctionnement plus autonomes.
Trophées Résolution : le Pays basque en force
Cette édition de Résolution a également accueilli la première cérémonie des Trophées Résolution, récompensant les entreprises engagées de Nouvelle-Aquitaine. Parmi les lauréats, beaucoup d’entreprises basques, quelques bordelais et rochelais… et aucun béarnais. Le trophée de la Solution environnementale CO₂ a ainsi été décerné à la startup bordelaise W Platform et son projet de captation et de valorisation du CO₂. Le trophée de la Solution Environnementale Dépollution et Biodiversité est allé à Pays Basque Industries, pour son projet baptisé Iparla, autour de la revalorisation du plastique industriel. Le trophée de la Mission sociale est revenu à l’association rochelaise Blutopia, pour son projet de préservation de l'océan par l’alimentation, en mettant en avant les algues.
La laiterie basque Bastidarra a réalisé un doublé, avec le trophée Environnement pour son projet d’entreprise et sa stratégie environnementale globale, ainsi que le trophée Qualité de vie et conditions de travail. Enfin, le trophée Société et territoire a été décerné au groupe souletin Artzainak pour son modèle d’entreprise durable au service de son territoire.