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Fonds de dotation Teréga : « Notre entreprise va bien quand les territoires vont bien »

Sociétal
mercredi 03 avril 2024

Dominique Mockly, PDG de Teréga | Photo : Teréga

Le 14 mars dernier, le fonds de dotation Teréga Accélérateur d’Énergies a publié la quatrième édition de Lignes Essentielles. Intitulé « Inspirations sportives », l'ouvrage met en avant des profils inspirants issus du monde du sport. Dominique Mockly, PDG de Teréga et président du fonds de dotation, détaille pour Placéco Béarn les ressorts de son fonctionnement et les enjeux qu'il représente pour l'entreprise. Entretien.

Qu’est-ce qui a motivé la création du fonds de dotation Teréga ?
Nous avons créé le fonds de dotation en 2020, pendant le covid, pour engager des actions qui traduisent notre responsabilité en tant qu’entreprise vis-à-vis de l’ensemble des parties prenantes sur le territoire. C’est un engagement RSE, pas un engagement social. Les entreprises ont besoin, et la collectivité a aussi besoin de voir les entreprises au-delà de leur rôle d'employeur, comme des acteurs qui font vivre les territoires. C’est une attente de la société aujourd’hui.

Pourquoi avoir choisi de créer un fonds de dotation au lieu de faire passer le mécénat directement par l’entreprise ?
Cela permet de complètement séparer les deux activités, et donc d’apporter de la clarté. Il y a d’un côté une entreprise dont la mission exclusive est de faire des infrastructures ; et de l’autre un autre objet social, qui concentre toutes nos activités en termes d’engagement. Ça nous permet de les dissocier de nos activités économiques.

Quel est son montant ?
Teréga en est l’unique donateur, et le fonds est doté d’un montant de 500.000 euros par an, pour alimenter des initiatives sur un certain nombre de thèmes qui sont identifiés par le conseil d’administration comme représentatifs de notre engagement RSE sur le territoire. Ce fonds de dotation a quatre axes sur lesquels il écoute les initiatives, ou prend lui-même des initiatives.

Quatre axes de travail

Quels sont ces axes ?
On a voulu être assez larges en définissant ces axes. Le premier est le soutien des initiatives de territoires. Cela part du principe que notre entreprise va bien quand les territoires vont bien, quand des initiatives s’y développent, des compétences émergent, des industriels s’implantent. C’est dans le cadre de ce premier axe que s’inscrit « Lignes Essentielles », des livres qui mettent en avant des initiatives, montrent à quel point le territoire est engagé, innovant… C’est aussi un outil marketing que l’on met au service des personnes ou des projets qui sont mis à l’honneur. Nous avons consacré des livres aux entreprises qui se sont réinventées après le covid, aux restaurateurs du Sud-Ouest, aux femmes entrepreneures. Le dernier qu’on vient de sortir met en exergue, en année olympique, des parcours d’athlètes ou de personnes engagées dans le sport.

Pouvez-vous nous révéler le thème du prochain ?
Il sera consacré à la mer et aux océans ! Un thème qui est proche du deuxième axe de travail du Fonds de dotation, la protection de l’environnement. Il faut le comprendre au sens très large : on soutient des initiatives comme TRF, une fondation qui finance des initiatives de collecte de déchets sous forme de course, mais aussi des initiatives de réimplantation de haies ou d’arbres le long des voies navigables de France. Le troisième thème est l’inclusion : comment aider les gens à vivre comme tout le monde ou à se réinsérer. On soutient 60.000 rebonds, on soutient aussi à Pau l’initiative Les Pneus, c’est une association qui met à disposition un garage et des outils pour réparer des véhicules un peu anciens. C’est un projet qui est modeste par sa taille, mais qui représente beaucoup pour ceux qui l’utilisent, et cela montre que l’on peut faire des choses très importantes avec peu de moyens.

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Et le quatrième thème ?
La promotion des arts et des sciences. On soutient par exemple le projet Polar Pod de Jean-Louis Etienne, mais aussi les initiatives de Lacq Odyssée pour amener la science dans les écoles.

Comment sélectionnez-vous les projets que le fonds de dotation soutient ?
Ceux qui ont des propositions à nous faire peuvent les adresser sur le site du fonds de dotation. Ensuite, nous avons un comité interne qui s'appelle le comité analyse et qui est constitué de 10 collaborateurs. Ils se réunissent, analysent les propositions et font une recommandation au conseil d ‘administration, selon des critères liés à la maturité du projet. On ne va pas soutenir des projets que l’on considère comme trop récents, par exemple. On vérifie aussi que ça rentre bien dans le champ. Sur la solidarité, il y a beaucoup d’actions liées au domaine hospitalier, mais ça ne fait partie de notre champ. On va aussi regarder l’impact de ces actions : ça touche combien de personnes ? Est-ce que ça colle bien avec les problématiques locales ? On a une personne à mi-temps dans ce fonds qui analyse en détail et pose des questions, de façon à ce que quand le dossier arrive en Conseil d’administration, il ait été instruit. On a aussi un conseil de surveillance constitué de trois personnes, des personnalités qualifiées qui regardent ce que nous faisons, qui nous disent s’ils trouvent que nous allons dans la bonne direction.

Un outil RSE et un enjeu de marque employeur

Y-a-t-il aussi un enjeu d’image de l’entreprise ? Sélectionnez-vous les projets en fonction de l’image que Teréga veut renvoyer ?
On ne fait pas de publicité de Teréga Accélérateur d’Energies, les fonds de dotation n’ont pas vocation à mettre la marque en avant. En revanche, dans la raison d’être de Teréga, il y a la dynamisation des territoires, ça fait partie de notre ADN. Notre engagement territorial se traduit dans le fonds de dotation, qui fait écho à ce que l’on veut être. C’est un des outils de la RSE de la maison, mais ça n’est pas un outil de communication que l’on met en avant.

C’est aussi un enjeu de marque employeur ?
Aujourd’hui, les collaborateurs attendent que les entreprises soient engagées dans tout ce qui concerne leur responsabilité sociale et environnementale. Donc oui, les faire participer à ce genre de projet, c’est un élément de fidélisation. Ces outils-là traduisent ce qu’ils attendent de nous. On a cette année fait notre journée de solidarité, avec un certain nombre d’associations que l’on soutient via le fonds de dotation. On fait le lien entre le local, les personnels, et aussi une ambition plus collective. On essaye de faire un schéma qui soit attractif pour les parties prenantes, ceux avec lesquels on travaille, et aussi les collaborateurs.

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