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Alliance Caoutchouc : semaine en 4 jours et intéressement sont liés

QVCT
lundi 03 juin 2024
Par Isabelle Noblet

Depuis plus de deux ans et demi, Alliance Caoutchouc a changé son rythme de travail hebdomadaire en adoptant la semaine en quatre jours. Un pari gagnant/gagnant pour son gérant Gabriel Chaigneau qui revient sur cette transition au sein de cette entreprise familiale.

L’initiative est venue de l’ancienne gérante. « Ma mère avait entendu parler de ça quand elle était dans un groupement d’entreprises et elle a trouvé l’idée intéressante pour notre société ». La mise en place de la semaine en quatre jours s’est faite sous deux conditions. La première concernait la nouvelle amplitude de travail journalière. « Ca allait faire de grosses journées avec 8h45 par jour. Alors, on essaie pendant trois mois, et si je vois que ce n’est pas bon pour le moral et pour la production, on repassera à la semaine normale » explique Gabriel Chaigneau, le gérant d'Alliance Caoutchouc. Et la deuxième, la décision devait être unanime « et ils ont tous adoré » annonce-t-il fièrement.

« Ca nous a fait un bien énorme en économie d’énergie »

Pour optimiser les chauffes, cette société spécialisée dans la fabrication de pièces caoutchouc pour l’industrie de tous secteurs (transport, nautisme, machinisme, BTP, agroalimentaire, cosmétique, pharmacie…) a fait le choix de mettre en place trois jours de repos consécutifs en intégrant le vendredi. « Ca nous a fait un bien énorme en économie d’énergie. Les moules en caoutchouc sont chauffés et la mise en chauffe vers 4 heures du matin, c’est là où ça tire le plus. Au lieu d’avoir cinq chauffes par semaine, on n'a plus que quatre jours » indique Gabriel Chaigneau. « 20% d’économie d’énergie, je ne m’attendais pas à cela, c’était énorme ! » s’émerveille encore le dirigeant. Une solution là aussi adoptée à l’unanimité par les salariés qui ne comptent pas parmi eux de jeunes parents. « La question du mercredi ne s’est pas posée mais j’avoue que dans le cas contraire cela aurait été non » précise Gabriel Chaigneau.

La journée de travail commence à 7h30 et se termine à 16h45 avec une pause de 30 mn à midi. « La matinée est longue mais à 16h45, ils sont débauchés » commente Gabriel Chaigneau. Il ajoute : « Et s’il y a un pic d’activité, on peut faire des heures le vendredi. Ca laisse de la flexibilité ». Pour ces salariés rattachés à la production et qui ne bénéficient pas de RTT, ce changement a nécessité quelques ajustements. « On était à 30 jours de congés payés par an, c’est-à-dire des semaines à 6 jours donc il y avait 5 samedis de décomptés. Mais ça ne change rien. On est juste passé à 25 jours par an, donc il n’y a plus les samedis de décompté, il y a toujours quand même un vendredi de décompté, et dans tous les cas tous les ans il faudra qu’il y ait cinq vendredis de décompté. C’est comme s’ils avaient vingt jours et qu’ils les posaient quand ils voulaient. C’était pareil. Et une note d’information a suffit » développe le chef d’entreprise.

« Un salarié qui sait pourquoi il se lève tous les matins, c’est un guerrier pour l’entreprise »

Dans le même temps, Gabriel Chaigneau a renforcé l’intéressement. « Ca existait un tout petit peu avant, et ça c’est fait progressivement. Comme on fait des économies, on fait plus de bénéfices, c’est aussi simple que cela. Ca se retrouve sur l’intéressement, tout s’enchaîne » explique Gabriel Chaigneau. Le mois dernier, les salariés ont bénéficié d’une prime d’intéressement de 3.300 euros venant s’ajouter à « la prime Macron qui est donnée tous les ans » souligne le dirigeant qui confie ne pas avoir de problème de turnover. Et quand on interroge ce dirigeant sur les freins que peuvent avoir les entreprises pour passer à la semaine en quatre jours, il répond : « Au départ, je ne voulais pas le faire parce que je trouvais que ce n’était pas dans les codes. A mon avis, il y en a plein qui n’y passent pas parce que ce n’est pas rentré dans les mœurs et pas très répandu. Pour Alliance Caoutchouc, ce n’est que du positif ».

Alliance Caoutchouc
Créée en 2003
10 salariés
1,35 M€ en 2023
Prévisionnel d’1,45 M€ en 2024

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