Masterclass : comment redonner du souffle à l’engagement salarié
La Masterclass s'est déroulée dans les locaux du Groupe Sud Ouest, en présence de plusieurs participants. Crédits : DM
Placéco et Sud Ouest, en partenariat avec Mutuelle Ociane Matmut, ont lancé mercredi 16 avril un cycle de Masterclass. Ces rendez-vous mensuels sont dédiés aux dirigeants et cadres d'entreprise, pour les aider à piloter leur activité et comprendre les défis qui les entourent. Pour cette première rencontre, qui s'est déroulée dans les locaux du Groupe Sud Ouest en public, le thème était : « Absence et désengagement : motiver ses équipes et redonner du sens au travail ». Retour sur ce qu’il faut en retenir.
« On ne se réveille pas un matin désengagé », prévient d’emblée Jessica Evangelista, dirigeante associée d’Exaltan RH à Bordeaux. Le désengagement, comme l’absentéisme, résulte souvent d’un processus lent. Un constat partagé par Alexandre de Roumefort, dirigeant de U’rself, et Frédéric Lemaire, chargé de projets RH au Medef Gironde. « Une entreprise doit mériter l’engagement de ses salariés », insiste Jessica Evangelista, et cela commence dès le recrutement. « Parfois, on vend du rêve, vite mis à mal quand le salarié arrive », relève Frédéric Lemaire. Résultat : « 40% des salariés quittent l’entreprise dans les 45 premiers jours. » D’où l’importance de l’onboarding mais aussi de la clarté de l’entretien. Alexandre de Roumefort témoigne : « On demande désormais aux candidats de nous reformuler par écrit leur compréhension du poste, après l’entretien. Malgré cela, il y a encore des départs pour cause de décalage. »
Construire un socle sain
Maintenir l’engagement dans la durée est un défi, notamment face aux différences générationnelles. « Chez nous, les plus de 40 ans restent attachés au travail comme pilier identitaire. Les moins de 30 ans, eux, peuvent me dire après un an : “J’ai fait le tour”. On n’a pas su leur montrer tout le potentiel du poste », témoigne le dirigeant de U’rself. La solution passe par une communication claire sur les perspectives d’évolution, mais aussi une adaptation des leviers managériaux.
U’rself a mis en place la semaine de quatre jours pour être plus attractif. « Cela n’a pas d’effet sur la fidélisation, mais on reçoit bien plus de candidatures », observe Alexandre de Roumefort. Selon lui, cela renforce la coopération et la circulation de l’information. « Chacun doit pouvoir prendre le relais des autres. C’est un levier d’engagement collectif. » Mais attention, avertit Jessica Evangelista : « Si l’ambiance n’est pas saine, les gens partiront quand même. » Pour elle, « l’engagement se construit sur un socle de considération, de reconnaissance et d’apprentissage. »
L'offboarding, un moment clef
Les managers intermédiaires jouent un rôle clé. Pourtant, ils sont de plus en plus nombreux à refuser ces responsabilités. « Beaucoup veulent revenir à des postes sans encadrement », souligne Frédéric Lemaire. Il faut les accompagner, notamment en les formant au feedback régulier. « L’entretien annuel ne suffit pas. Il faut instaurer des points formels et informels plus fréquents », insiste Jessica Evangelista, qui encourage à sortir du cadre pour libérer la parole : « Parfois, on débloque des choses autour d’un café en dehors du bureau. »
Enfin, les intervenants insistent sur l’importance de soigner les départs. « Chaque départ est vécu comme un petit deuil par les équipes », affirme Alexandre de Roumefort. Un offboarding bien mené permet de préserver l’ambiance, mais aussi d’accueillir d’éventuels retours de « salariés boomerangs ». « Considérer chaque salarié comme un acteur unique, ce n’est pas le chouchouter. C’est simplement le respecter et lui donner sa place », résume Frédéric Lemaire.
Retrouvez l'intégralité de la Masterclass en vidéo.